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Par cronoslegend le 2 Février 2015 à 19:38
Depuis 4 ans que je tiens ce site, j'ai eu l'occasion de remplir ma collection et au fur et à mesure, je suis parvenu à obtenir tous les Taniguchi qui ont été édités en français (je fais exception pour l'instant de "mon année" qui semble être à l'arrêt). Il ne me reste donc aujourd'hui plus qu'à suivre les nouveautés de l'auteur, bien que toujours avec un petit peu de retard. Et ce one-shot, édité uniquement en français pour l'instant, fait partie de ces nouveautés, et dont voici la fiche.
- Année : 2014.
- Editeur VF : Futuropolis.
- Nombre de volumes VF : One-shot.
Synopsis :
Un dessinateur japonais, après un festival à Barcelone, décide de faire une escale de plusieurs jours à Paris pour visiter les musées de la capitale française, dont le Louvre. Seul sur place, il est cependant pris d'une grosse fièvre qui le cloue au lit durant un moment. Une fois remis de ses émotions, il met son agenda à exécution et se rend au Louvre, bondé et rempli de touristes, comme d'habitude. A l'intérieur, il est de nouveau pris de vertiges et par la suite, certaines oeuvres se mettent à prendre vie, lui parlant de certains secrets du musée. Ces apparitions, qui se disent être les gardiens du Louvre, seraient-elles des hallucinations dues à la maladie, ou sont-elles réelles? Ces délires sont-ils le résultat de s asolitude sur place, et lui apporteront-ils quelque chose de personnel? Quelles découvertes attendent cet homme dans les couloirs du musée-monde?
Mon avis :
Pour cette oeuvre, il y a un gros point fort et un gros point faible. Commençons comme il se doit avec le défaut de ce manga. Il s'agit du scénario, qui n'a ni queue ni tête, tout juste un assemblage de petites scènes mise maladroitement ensembles autour d'un dessinateur japonais pris de curieuses hallucinations. Je ne sais pas trop quoi penser de cette histoire de gardiens qui aurait mérité un bien meilleur traitement. Le seul chapitre qui sort du lot est celui sur l'évacuation des oeuvres d'art lors de la seconde guerre mondiale. Cet événement n'est pas sans rappeler le récent film de George Clooney Monuments men, et il est très intéressant d'en apprendre sur cette page peu connue de l'histoire du musée et de la guerre. Quelqu'un m'avait mentionné une "oeuvre de commande" et je dois avouer que c'est là le tragique constat. Voilà pour l'aspect négatif. Maintenant, il ne faut pas oublier que Taniguchi est aussi connu pour ses dessins. Ceux-ci constituent le point positif de cet ouvrage. L'auteur adapte son style à chaque artiste dont il parle dans le manga. Je ne suis pas connaisseur, mais je reconnaît le style de van Gogh. Les dessins sont somptueux et font un peu oublier la faiblesse du récit. Et chapeau au mangaka pour avoir réaliser ce tome tout en couleurs, ce qui n'est pas courant pour les dessinateurs japonais. Finalement, c'est une oeuvre qui aurait pu être bien mieux exploitée quand on voit la qualité des dessins. Ca ne sera donc pas un chef-d'oeuvre mais un simple one-shot pour les connaisseurs de l'auteur. Dommage.
Cronos
2 commentaires -
Par cronoslegend le 7 Février 2015 à 09:04
Comme la version de Les gardiens du Louvre que je possède ne possède qu'un seul et unique tome, il s'agira ici de ne faire qu'un seul résumé. ATTENTION : Ce résumé possède des "spoiler" (révélations sur l'intrigue).
Chapitres : Chapitre 1 : Les gardiens du Louvre; Chapitre 2 : La forêt de Corot; Chapitre 3 : Le jardin de Daubigny; Chapitre 4 : Paris, 1939; Epilogue : Voyageur en un sanctuaire séculaire.
Personnages : Le dessinateur japonais, la victoire de Samothrace, Tokutomi Roka, Camille Corot, Asai Chû, Sôseki, Vincent van Gogh, Antoine de Saint-Exupéry, Jacques Jaujard, Pierre Schommer, Keiko.
Résumé : En mai 2013, un dessinateur japonais revient pour la troisième fois à Paris, après être passé à un salon de la bande dessinée à Barcelone. Cependant, il tombe malade et reste dans sa chambre, terrassé par une fièvre. Le lendemain, il se sent mieux, va manger, puis se rend au Louvre qu'il n'a jamais visité. Il s'aperçoit sur place qu'il y a une énorme foule. Il s'isole mais est pris d'un malaise. Reprenant un peu ses esprits, il se retrouve dans un couloir désert, accompagné d'une dame étrange. Elle dit être l'un des gardiens du Louvre, et qu'ils se trouvent dans un monde entre rêve et réalité. Libre de ses déplacements, le japonais visite la Joconde et des endroits reculés du musée. La dame lui révèle finalement être la victoire de Samothrace. Le lendemain, il pense aller voir les oeuvres de Corot. En regardant les tableaux de Corot, le dessinateur rencontre un compatriote mais constate aussi que ses hallucinations recommencent. Le japonais n'est autre qu'Asai Chû, peintre du 19ème siècle. La dame est de retour et le dessinateur voyage dans l'espace et le temps des expositions de Corot, et rentre même dans l'un de ses tableaux. Le dimanche, le japonais va à Auvers-sur-Oise, dernier lieu de vie de van Gogh. Il croise d'ailleurs le peintre qui l'emmène dans son studio et lui parle de la mise en couleurs de son prochain tableau. Le jour suivant, le dessinateur va voir les peintures de Daubigny, ami de Corot, et voit encore une fois la dame. Le mardi, la victoire de Samothrace transporte le japonais en 1939 et montre comment Jacques Jaujard a procédé pour évacuer un maximum d'oeuvres, dont la Joconde et la victoire elle-même, pour éviter qu'elles ne tombent entre les mains des nazis. Le dessinateur croise aussi Antoine de Saint-Exupéry. Finalement, le dernier jour, le japonais reconnaît sa femme, décédée lors du tsunami de 2011, qui lui dit de ne pas s'inquiéter pour elle. Le dessinateur quitte le musée, perturbé par ces rencontres mais reconnaissant envers ces gardiens qui veillent sur ces lieux.
Mon avis : Comme ce récit a été édité en un seul volume, mon avis est le même que celui de l'article présentant cette oeuvre : .
Cronos
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Par cronoslegend le 18 Février 2015 à 20:52
Afin d'être complet en ce qui concerne chaque oeuvre, je vais faire une liste des personnages qui la compose. Comme il s'agit de fiches assez complètes, il se peut qu'il y ait des spoilers (révélations de l'intrigue). Ils sont classés par ordre d'apparition.
Le dessinateur japonais
En mai 2013, ce japonais va pour la troisième fois à Paris. Il sort d'un festival international de la bande dessinée, à Barcelone, et voulait visiter le Louvre. Cependant, une forte fièvre le terrasse et le cloue au lit pour toute une journée. Il fait un drôle de rêve et se réveille le lendemain, en sueur, mais en meilleure santé. Il part manger quelque chose et, se sentant mieux, décide d'appliquer son agenda. En arrivant au Louvre qu'il n'a encore jamais visité, le dessinateur constate l'énorme foule qui est présente. Une fois à l'intérieur, il se sent un peu perdu puis commence à avoir des vertiges. Il s'assied à même le sol et quelques instants plus tard, il se réveille dans un couloir du musée totalement vide, à l'exception d'une dame dans un costume étrange. Celle-ci lui dit qu'elle fait partie des gardiens du Louvre mais que ceci n'est pas un rêve. L'inconnue emmène le japonais voir la Joconde. Après lui avoir fait visité quelques coins inconnus du public, la dame révèle être la Victoire de Smothrace et disparaît. Le deuxième jour, le dessinateur choisit d'aller voir les oeuvres de Camille Corot, dont il a entendu parler via l'écrivain Tokutomi Roka. En arrivant sur place, il est émerveillé par "souvenir de Mortefontaine" et croise un autre japonais. Celui-ci admire aussi Corot et vient tous les jours. Il dit s'appeler Asai Chû, un peintre qui était venu au Louvre pour l'exposition universelle. Soudain, le dessinateur est transporté dans une exposition japonaise consacrée à Chû, et il retrouve la Victoire de Samothrace. L'homme observe l'écrivain Sôseki parler du peintre puis le dessinateur et Chû se retrouvent dans la toile de Corot. Ils y croisent le maître puis le dessinateur constate qu'il est de retour au Louvre avant la fermeture. Le dimanche, le japonais se rend à Auvers-sur-Oise. Il va dans la campagne et y croise Vincent van Gogh lui-même. Les 2 hommes parlent du paysage puis le peintre emmène le dessinateur dans son petit atelier. Van Gogh lui raconte comment il va mettre en couleurs son tableau "Le jardin de Daubigny". Le japonais se retrouve soudainement sur place et visite la demeure de Daubigny. Le lendemain, notre visiteur va voir les toiles de ce dernier et voit à nouveau l'étrange dame. Le jour suivant, celle-ci transporte le dessinateur en 1939 pour lui faire rencontrer Antoine de Saint-Exupéry, puis lui raconte comment Jacques Jaujard, directeur des musées nationaux, a fait pour évacuer un maximum d'oeuvres du Louvre, afin que celles-ci ne tombent pas entre les mains des nazis. Pierre schommer faillit mourir en transportant la Joconde et la Victoire de Samothrace dut aussi être déplacée. Le dernier jour, le japonais arrive devant le tombeau de Philippe Pot puis, au détour d'un couloir, il aperçoit sa femme Keiko, décédée 2 ans plus tôt, lors du tsunami. Selon elle, ce serait lui qui l'aurait appelé. Ceux-ci s'étaient promis d'un jour visiter le musée ensemble. Elle dit aussi ne plus souffrir et dit à son mari de vivre sa vie. Ensuite, elle disparaît et la victoire de Samothrace vient faire ses adieux au dessinateur, disant que les gardiens ont voulu lui faire ressentir le bonheur que lui et sa femme méritaient. Le japonais quitte ensuite le Louvre avec une étrange sensation de son séjour sur place, remerciant ses gardiens.
- Première apparition : Chapitre 1 : Les gardiens du Louvre.
- Statut : Vivant.
Il s'agit d'une sculpture grec représentant Niké, la déesse de la victoire, et qui a été trouvée à Samothrace, d'où son nom. Mais elle est aussi l'un des gardiens du Louvre qui apparaissent à un dessinateur japonais qui visitait le musée pour la première fois. L'homme se trouvait dans l'aile Denon quand il a eu un malaise et la dame lui apparaît pour la première fois dans un couloir vide du Louvre. La Victoire de Samothrace explique au dessinateur qu'il n'est pas dans un rêve mais dans les limbes oniriques de son imagination. Ensuite, la dame emmène le japonais pour aller voir la Joconde. Sur place, elle montre la foule qui s'amasse pour voir le tableau. Elle fait ensuite découvrir au dessinateur des coins reculés du musée. Elle explique aussi que les gardiens continuent à veiller sur ce lieu et que chaque oeuvre est habitée par un esprit. Puis, elle dévoile enfin son identité avant de redevenir une sculpture. Le jour suivant, la Victoire de Samothrace réapparaît devant le japonais quand celui-ci est transporté dans un pavillon d'Ueno, à l'époque d'une exposition comprenant les dernières toiles d'Asai Chû. Parmi les visiteurs, l'écrivain Sôseki vante les talents de son compatriote. Un peu plus tard, la dame se montre à nouveau quand le dessinateur revient du monde des gardiens. Deux jours par après, le lundi, après une journée à Auvers-sur-Oise, le japonais revient observer les toiles de Daubigny. La Victoire de Samothrace lui explique qu'il se trouve à chaque fois entre rêve et réalité mais que celle qu'il attend viendra bientôt. Le jour suivant, la dame transporte le dessinateur dans le Paris de 1939. Elle raconte qu'avant l'invasion nazie, plusieurs français, dont le directeur des musées nationaux Jacques Jaujard, avaient tout fait pour faire évacuer un maximum d'oeuvre d'art pour qu'elles ne tombent pas entre les mains des nazis. Pierre Schommer, le responsable, avait d'ailleurs bien failli perdre la vie quand ils ont bougé la Joconde. La Victoire de Samothrace avait elle aussi dû être évacuée, ceci avec une extrême précaution. Finalement, lors de sa dernière journée de visite, le dessinateur croise sa femme, décédée 2 ans plus tôt. La dame explique que c'est son subconscnient qui a donné forme à Keiko, l'espace d'un instant. Les gardiens voulaient apparemment lui faire ressentir le bonheur qui lui était promis. La victoire de Samothrace disparaît ensuite définitivement.
- Première apparition : Chapitre 1 : Les gardiens du Louvre.
- Statut : Indéterminé.
Ce japonais est un écrivain de l'ère Meiji, au début du 20ème siècle. Grand intellectuel de l'époque, il fut aussi journaliste et traducteur. Influencé par Tolstoï, il fut aussi profondément marqué par le peintre français Camille Corot, qu'il défendit bec et ongles, et qui influença sa propre vie. Dans un de ses textes, il écrivit "un poète du silence, le peintre Corot". Ce texte fut repris dans son recueil d'essais "La nature et la vie". Le dessinateur japonais qui visite le Louvre en 2013 a lu ce texte durant ses études. Il fut révélé par son roman "Le coucou". C'est tout ce que l'on apprendra sur Roka.
- Première apparition : Chapitre 2 : La forêt de Corot.
- Statut : Décédé.
Corot est un peintre français du 19ème siècle. C'est une vingtaine d'années après son décès, en 1889, que pour la première fois l'une de ses toiles est présentée au Japon. Ce fut lors de la première exposition du cercle des beaux-arts de Meiji. C'est une dizaine d'années plus tard que le peintre commença à avoir du succès. En 1903, il fut de nouveau exposé aux côtés de Courbet et Sisley, lors de la quinzième édition de la même exposition. L'écrivain japonais Tokutomi Roka et le peintre Asai Chû s'inspirèrent beaucoup de Corot. Le français peignit entre autre "Souvenir de Mortefontaine" et "La dame à la perle". Lors de son séjour à Paris, le dessinateur japonais va voir les oeuvres de Corot au Louvre. Dans le monde mystérieux des gardiens du Louvre, il entre dans un des tableaux du peintre français et l'aperçoit même, en train de travailler tout en fumant une pipe. On ne voit plus Camille Corot par la suite.
- Première apparition : Chapitre 2 : La forêt de Corot.
- Statut : Décédé.
Il s'agit d'un peintre japonais de la seconde moitié du 19ème siècle et du début du 20ème. Il a étudié à l'école d'art du génie civil, où ils s'intéressaient à la peinture accidentale, et a eu comme professeur l'italien Fontanesi. C'est là qu'il a découvert Camille Corot, peintre français que son maître appréciait beaucoup, et qui fut finalement une source d'inspiration pour Chû. Le dessinateur japonais de 2013 croise Asai lors d'un de ses "voyages" dans les limbes du Louvre. Chû a séjourné à Paris de 1900 à 1902 et allait souvent dans le musée. Le dessinateur observe "souvenir de mortefontaine" et Asai l'accoste. Il dit reproduire la patte de Corot et l'admire parmi tous les peintres. Il évoque ensuite des citations de son professeur dont les croquis étaient justement inspirés de Corot. Il explique aussi à son compatriote que pour lui "la dame à la perle" équivaut à la "Joconde". Il cite ensuite Edgar Degas, toujours en ce qui concerne Corot, puis se présente enfin. Il dit qu'il séjourne alors qu'il y a l'exposition universelle à Paris, ce qui correspond à 1900. Il compte aussi se rendre à Fontainebleau le lendemain matin. Un peu plus tard, Chû retrouve le dessinateur dans une forêt, qu'il présente comme étant la forêt à dessins, comme s'ils étaient à l'intérieur d'un dessin. Les 2 hommes se mettent en route et arrivent là où travaille Camille Corot en personne, dans cette forêt. Après son décès, dans le pavillon Chinretsukan, à Takenodai, dans le quartier d'Ueno, aura lieu la sixième exposition du cercle de peinture à l'occidantale du Pacifique. Les dernière toiles d'Asai y seront exposées à titre posthume. Chû n'apparaît plus par la suite.
- Première apparition : Chapitre 2 : La forêt de Corot.
- Statut : Décédé.
Natsume Sôseki est un célèbre écrivain japonais de l'ère Meiji (1868-1912), qui est surtout connu pour avoir écrit "Botchan". Sôseki apparaît dans l'un des "voyages" d'un dessinateur japonais dans les limbes de son inconscient et du musée du Louvre. A un moment, celui-ci se retrouve au pavillon Chinretsukan, à Takenodai, dans le quartier d'Ueno. C'est en fait la sixième exposition du cercle de peinture à l'occidentale du pacifique. Durant celle-si sont exposées les dernières toiles d'Asai Chû, un peintre, à titre posthume. L'écrivain parle à ses disciples et évoque les couleurs, le coup de pinceau de Chû, et combien son travail est admirable. C'est la seule apparition de Sôseki.
- Première apparition : Chapitre 2 : La forêt de Corot.
- Statut : Décédé.
A suivre dans le prochain article.
Cronos
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