Je continue à compléter ma collection des oeuvres de Taniguchi et je suis presque au bout. Quand j'ai vu le one-shot d'Enemigo lors d'une convention, je n'ai pu m'empêcher de l'acheter. Entre 2 tomes plus récent, j'en profite pour faire les fiches de cette oeuvre de jeunesse du maître Taniguchi.

Fiche technique :

• Titre VO : Enemigo.
• Scénariste : M.A.T.
• Editeur VO : Akita shoten.
• Magazine de prépublication : Play Comic.
• Nombre de volumes VO : One-shot.
• Année : 1984.
• Editeur VF : Casterman.
• Nombre de volumes VF : One-shot.

Synopsis :

La Nascencio est un pays d'Amérique latine. Elle a connu la dictature puis la guerre civile. Mais maintenant, le gouvernement socialiste souhaite reconstruire le pays, dévasté par de nombreux combats. Afin de transformer une partie de sa jungle en terres arables, le Nascencio fait appel à une société japonaise, Seshimo. Tout se passe bien jusqu'à ce qu'un jour, le PDG de cette entreprise, Yûji Seshimo, se fasse enlever après une visite des travaux. La secrétaire personnelle de ce patron, Gloria Robero, part à la rencontre du frère de Yûji, Kenichi, détective privé à New York, pour lui demander de retrouver et de sauver son frère. D'abord réticent, l'ancien combattant du Vietnam finit par accepter et part pour le Nascencio. Presque seul face à une armée de mercenaires, Kenichi va s'enfoncer dans la jungle et devoir éviter tous les pièges de ce pays instable. Mais qui a enlever Yûji? Serait-ce des membres de l'ancienne dictature, ou alors une personne au sein même de la société Seshimo? Ou bien encore le lobby du blé américain, menacé par des récoltes qui pourraient fortement les concurrencer? Quoi qu'il en soit, Kenichi aura fort à faire pour tirer son frère de ce mauvais pas. Parviendra-t-il à le sauver? Et la société Seshimo s'en relèvera-t-elle?...

Mon avis :

Encore une fois, il s'agit d'une oeuvre de jeunesse de Taniguchi. Située au milieu des années 80, on y voit l'influence des gros films d'action avec un héro bad ass qui élimine tous ses adversaires à lui seul. L'influence des polars noirs y est aussi évidente. Il faut donc être un peu amateur du genre pour pouvoir bien apprécier ce récit. Ce que j'aime dans ce manga, ce sont les commentaires de fin de tome où plusieurs auteurs de BD européennes, comme Giardino ou Schuitten, constatent dans Enemigo les hommages et les influences de Taniguchi qu'il a puisé chez eux. Ce manga ne se veut pas tout à fait japonais et essayait en son temps de faire quelque chose de nouveau, plus proche de la BD européenne. Le récit est relativement simple, mais servi par un dessin magnifique et une mise en page qui nous plonge au milieu de l'action. J'aime ce récit car il me rappelle les films de l'époque de Stallone et Schwarzenegger où le héro est presque sans faille. Et puis, il nous donne une bonne idée de la situation géopolitique des pays d'Amérique latine durant cette période. Cette oeuvre pourrait en dérouter certains par son approche bien plus brutale que des récits tel que L'homme qui marche, mais il devrait ravir ceux qui ont aimé Trouble is my business. Et pour ceux qui aiment les auteurs européens précédemment cités, je leur suggère vivement ce tome afin de faire une transition vers le manga, histoire de voir si ces ressemblances sont vraiment frappantes. En bref, un dessin impeccable pour une histoire agréable à lire et pas trop complexe.

Bonne lecture.

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