• Après avoir passé en revue les 2 premiers auteurs dont l'un est très peu populaire chez nous et l'autre l'est beaucoup, il est temps de passer au troisième et dernier auteur qui, curieusement, est plus populaire en Europe que dans son pays d'origine, le Japon. Mais trêve de bavardages inutiles.

     

    Jiro Taniguchi est né le 14 aout 1947 à Tottori, dans l'ouest du Japon. C'est un enfant à la santé fragile, né de parents assez pauvres, son père étant coiffeur et sa mère travaillant comme femme de ménage et comme employée de pachinko (sorte de machine à sous mélangé à un flipper, très populaire au Japon).

    Amateur de mangas, pour la plupart des seinens mais aussi des gekigas (oeuvres dramatiques pour adultes), il décide de devenir dessinateur et monte a Tokyo où il fait ses débuts en tant qu'assistant. C'est en 1970 qu'il publie sa première oeuvre : Kareta Heya. C'est aussi à cette époque qu'il découvre la bande dessinée européenne et plus particulièrement Moebius (créateur entre autres de la série Blueberry) dont il deviendra un grand admirateur. Cette influence pourrait d'ailleurs expliquer le fait qu'il deviendra plus tard plus populaire en Europe que chez lui, au Japon.

    En 1977, il fait la connaissance de Natsuo Sekikawa, journaliste, écrivain et scénariste avec qui il collaborera a plusieurs reprises. Taniguchi a plusieurs thèmes de prédilection. Il y a les rapports entre les hommes et les oeuvres "tranche de vie" avec par exemple inu o kau (terre de rêves) et Haruka-na machi e (Quartier lointain). Il y aussi le rapport entre l'homme et la nature avec Kamigami no Itadaki (le sommet des dieux) et K, l'ivresse des sommets. On peut citer aussi le lien entre l'homme et les animaux avec Blanca (Blanco) ou bien Seton. En 1997, il réalise l'un de ses rêves en dessinant un scénario de Moebius : Icare. Finalement, en 2010, Haruka-na machi e est adapté pour le cinéma par le réalisateur belge Sam Gabarsky, transposant l'histoire du Japon vers la France.

    Malgré sa faible notoriété dans le lectorat japonais, Taniguchi a reçu de nombreux prix de la critique. Il a reçu en 1992 le prix special du jury du prix Shogakukan pour inu o kau. En 1993, c'est le prix d'excellence de l'association des mangakas japonais pour Botchan no jidai (au temps de Botchan) qu'il reçoit, suivi du grand prix du prix culturel Ozamu Tezuka en 1998 pour la même oeuvre. Pour Haruka-na machi e, il a reçu le prix d'excellence du festival des arts médias en 1998, l'alph-art du meilleur scénario au festival d'Angoulême en 2003 et le prix Canal-BD à ce même festival. Enfin Kamigami no Itadaki a reçu le prix d'excellence du festival des arts médias en 2001 et le prix du dessin au festival d'Angoulême en 2005.

    Et maintenant, une liste non exhaustive de ses oeuvres :

    • Kami no inu, Blanca : 1984-1986, série en 2 volumes, traduits sous le titre Blanco aux éditions Casterman
    • K : 1986, one shot, scénario de Shiro Tozaki, traduits sous le titre K, l'ivresse des sommets aux éditions Kana
    • Botchan no Jidai : 1987-1996, scénario de Sekikawa, série en 5 volumes, traduits sous le titre au temps de Botchan aux éditions le seuil
    • Gen juiten : 1987-1990, one shot, traduits sous le titre Encyclopédie des animaux de la préhistoire aux éditions Kana
    • Aruku Hito : 1990-1991, one shot, traduit sous le titre L'homme qui marche aux éditions Casterman
    • Inu o Kau : 1991-1992, one shot, traduit sous le titre Terre de rêves aux editions Casterman
    • Kaze no sho : 1992, scénario de Kan Furuyama, one shot, traduits aux éditions Panini comics
    • Keyaki no ki : 1993, scénario de Ryuichiro Utsumi, one shot, traduit sous le titre L'orme du Caucase aux éditions Casterman
    • Chichi no Koyomi : 1994, one shot, traduit sous le titre Le journal de mon père aux éditions Casterman
    • Kodoku no gurume : 1994-1996, scénario de Masayuki Kusumi, one shot, traduit sous le titre Le gourmet solitaire aux éditions Casterman
    • Icaro : 1997, one shot, scénario de Moebius, traduits sous le titre Icare aux éditions Kana
    • Haruka-na machi e : 1998, série en 2 volumes, traduits sous le titre Quartier Lointain aux éditions Casterman
    • Sosaku cha : 1999, one shot, traduit sous le titre Le sauveteur aux éditions Casterman
    • Kamigami no Itadaki : 2000-2003, scénario de Baku Yumemakura, série en 5 volumes, traduits sous le titre Le sommet des dieux aux éditions Kana
    • Ten no taka : 2001-2002, one shot, traduit sous le titre Sky Hawk aux éditions Casterman
    • Sampo mono : 2003-2005, scénario de Masayuki Kusumi, one shot, traduit sous le titre Le promeneur aux éditions Casterman
    • Hare yuku sora : 2004, one shot, traduit sous le titre Un ciel radieux aux éditions Casterman
    • Toudo no Tabibito : 2004, one shot, traduits sous le titre L'homme de la Toundra aux éditions Casterman
    • Maho no yama : 2005, one shot, traduits sous le titre La montagne magique aux éditions Casterman
    • Seton : 2005-..., scénario de Imaizumi Yoshiharu, série en cours de 4 volumes, traduits aux éditions Kana
    • Fuyu no Doubutsuen : 2008, one shot, traduit sous le titre Un zoo en hiver aux éditions Casterman
    • sensei no kaban : 2008, scénario de Hiromi Kawakami, série en 2 volumes, traduits sous le titre Les années douces aux éditions Casterman
    • Mon année : 2009-..., scénario de Jean-David Morvan, série en cours de 1 volume traduit aux éditions Dargaud

    Cronos


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  • Après avoir parlé de Kaiji Kawaguchi, le moins célèbre des mangakas en francophonie, il est temps de passer au plus connu d'entre eux, Naoki Urasawa, dont la popularité est telle que l'une de ses oeuvres va être adapté par le cinéma hollywoodien et que chaque sortie d'un volume d'une de ses oeuvres est un petit phénomène en soi.

     

    Naoki Urasawa est né le 2 janvier 1960 à Fuchu, ville située à 'ouest de la mégapole de Tokyo. Durant sa jeunesse, il découvre le manga avec les oeuvres de Ozamu Tezuka, l'homme qui a popularisé le manga tel que nous le connaissons aujourd'hui. Il se découvre aussi un attrait pour la musique et le rock des années 60 en particulier. Il a d'ailleurs acheté une guitare dans sa jeunesse mais s'est trompé en achetant une guitare classique au lieu d'une guitare électrique. Il est diplômé d'économie de l'université de Meisei.

    En postulant à la maison d'édition Shogakukan, il présente un manuscrit de return qui lui vaudra en 1982 le prix du meilleur jeune mangaka par son éditeur. il dévient alors assistant et l'année suivante, il publie sa première oeuvre : beta! Il commence alors à publier ses premières séries et connaîtra presque un succès immédiat avec entre autre Yawara!, manga sportif sur le judo. Depuis, le succès ne le quitte plus. Plusieurs de ses oeuvres sont adaptées en anime ou en drama (séries avec des acteurs). Il change légèrement de registre avec des thrillers assez sombres en commançant avec Monster. Suivront 20th century boys et Pluto.

    Urasawa a reçu de nombreux prix divers. Après le prix du mielleur jeune mangaka en 1982, il reçoit le 35ème prix Shogakukan en 1990 pour Yawara! Suivront le prix d'excellence du festival des arts médias pour Monster en 1997, le grand prix du prix culturel Ozamu Tezuka en 1999 et le prix Shogakukan en 2001, aussi pour Monster, le prix Kodansha en 2001, le prix d'excellence du festival des arts médias en 2002, le prix Shogakukan en 2003 et le prix de la série en 2004 à Angoulême, le prix seiun, catégorie comic en 2008, ainsi que le grand prix de l'association des mangakas japonais en 2008, pour la série 20th century boys, le grand prix du prix culturel en 2005, le prix d'excellence du festival des arts médias en 2005, le prix de l'ACBD en 2010 et le prix intergénérations du festival d'Angoulême en 2011 pour Pluto.

    Il partage ses temps libres entre ses 2 passions, le dessin et la musique (la musique a d'ailleurs une place importante dans 20th century boys).


    Citons parmi ses oeuvres :

    • Pineapple army : 1986-1988, série en 8 volumes, 1 volume traduit aux éditions Glénat.
    • Yawara! : 1986-1993, série en 29 volumes.
    • Master Keaton : 1988-1994, série en 18 volumes
    • Happy! : 1993-1999, série en 23 volumes, 6 volumes sur 15 de l'édition deluxe traduits aux éditions Panini comics
    • Monster : 1995-2001, série en 18 volumes, traduits aux éditions Kana
    • 20th century boys et 21th century boys : 2000-2007, séries en 22 volumes et 2 volumes, traduits aux éditions Panini comics
    • Pluto : 2003-2009, série en 8 volumes, 6 volumes traduits aux éditions Kana
    • Billy Bat : 2008-..., série en cours de 5 volumes.

    Cronos


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  • Avant de parler des oeuvres de chacuns des mangakas de ce blog, je vais commencer par les présenter. Et je vais d'ailleurs commencer par le moins populaire des 3, c'est-à-dire Kaiji Kawaguchi.

     

    Kaiji Kawaguchi est né le 27 juillet 1948 à Onomichi, dans la préfecture d'Hiroshima. il fut étudiant à l'université de Meiji qui se situe à Tokyo. Sa première oeuvre date de 1968 avec Yoru ga aketara.

    Il a reçu à 3 reprises le prix Kodansha, prix remis par la maison d'édition du même nom, une fois par an pour des mangas prépubliés dans l'un de leurs magazines. Kawaguchi a reçu ce prix pour actor en 1987, pour Chinmoku no kantai (the silent service) en 1990 et pour Jipangu (Zipang) en 2002. Il a aussi reçu le Shogakukan manga award pour Taiyo no Mokishiroku dainibu (spirit of the sun) en 2006.


    Kawaguchi est devenu une référence dans le manga seinen parlant de guerre et de machines de guerres. L'un de ses sujet les plus récurrent est la politique fiction. j'en veux pour preuve, le 43ème et dernier tome de Zipang s'est classé dans le top 20 des ventes dans la semaine du 21 au 27 décembre 2009 : lien vers manga sanctuary .


    Voici une liste non-exhaustive de ses oeuvres :

    • Hard and loose : 1984-1987, série en 7 volumes
    • Actor : série débutée en 1985, en 14 volumes
    • Chinmoku no kantai : 1989-1996, série en 32 volumes.
    • Medusa : 1990-?, série en 12 volumes
    • Yellow : 19951997, série en 4 volumes
    • Araragi tokkyu : 1997-1998. série en 3 volumes
    • Ruri no kamikaze : 1998-1999, série en 4 volumes
    • Eagle : 1998-?, série en 11 volumes, traduits aux éditions Casterman.
    • Confession : one shot en 1999
    • Seizon life : 2000-2005, série en 3 volumes, traduits aux éditions panini comics (mais en arrêt de commercialisation)
    • The battery : 2001-2002, série en 4 volumes
    • Jipangu : 2001-2009, série en 43 volumes. 29 volumes traduits sur 43 aux éditions Kana sous le titre de Zipang
    • Taiyo no Mokishiroku dainibu : 2003-2008, série en 17 volumes, traduits aux éditions Tonkam sous le titre Spirit of the sun.
    • Taiyo no Mokishiroku dainibu, kenkoku hen : 2008-2011, série en 9 volumes.
    • KAI : artbook sur Zipang, 2010
    • Boku ha Beatles : 2010-..., série en cours de 4 volumes
    • Hyouma no hata : 2011-..., série en cours, aucun volume de sorti.

    Cronos


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  • Bonjour,

    A vrai dire, l'idée de ce site/blog me trottait dans le tête depuis un sacré moment. En voyant les nombreux site parlant de divers mangas très popularisés en francophonie, je trouvais que certaines oeuvres méritaient une meilleure publicité que celle qu'on leur donne. Il ne sera donc pas question ici de "Naruto", "One Piece", "Saint Seiya", "Dragon Ball" ou encore n'importe quel manga appartenant à la catégorie des shonens. Bien que je lise, que je possède et que j'apprécie la plupart de ces mangas, je ne pense pas être en mesure de fournir plus d'infos que les nombreux sites qui pullulent sur le web à propos de ces mangas. Au lieu de ça, je vais m'intéresser à 3 auteurs qui dessinent des histoires appartenant à la catégorie des seinens. L'un d'eux est déja très populaire et je n'aurai pas grand chose à faire pour lui faire de la pub : Il s'agit de Naoki Urasawa, auteur entre autres de "Monster", "20th century boys" et de "Pluto" qui va être adapté au cinéma dans les mois prochains. Les 2 autres auteurs sont moins connus du grand public mais j'estime qu'on mériterait de s'y intéresser un peu plus car ils sont bien loin de l'image que l'on donne aux mangas. Je parlerai donc aussi de Kaiji Kawaguchi, auteur entre autres de "Eagle", "Spirit of the Sun" et "Zipang", et de Jiro Taniguchi, auteur entre autres de "Quartier lointain" et "Le sommet des dieux".


    Si Quelqu'un souhaite m'aider dans cette tâche ardue (connaissances en informatique, connaissance de la langue japonaise car moi je ne connais que quelques mots, ou autres connaissances), il ou elle est la bienvenu(e). Sur ce, j'espère bientôt vous retrouver sur ce blog


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